«La fille en jaune» de l’Artiste Peintre : Marie-Laure Souq

Marie Laure Souq La fille en jaune

Dans les différents tableaux de Marie-Laure Souq, nous donnant à voir la fille en jaune, plusieurs éléments apparaissent de façon récurrente, porteurs d’une dimension symbolique dont l’analyse permet de dévoiler un sens au-delà de ce que le figuratif nous propose d’un premier regard.

Quels sont ces éléments récurrents induisant une dimension symbolique ?

La couleur jaune, d’une part, mais aussi la couleur rouge, les chaussures, la bicyclette, les monuments, et enfin les escaliers.

La jeune fille est indissociable de la couleur jaune : couleur de sa robe, ou de son manteau qui recouvrent son corps physique, ou bien, couleur d’un parapluie. Le jaune renvoie à la lumière de son corps éthérique, l’accompagnant dans ses différents périples, et reflétant par sa couleur, sa pleine santé aurique, et donc sa joie de vivre, s’exprimant dans un mouvement particulièrement gracieux, aérien.

Le rouge, quant à lui, renvoie à son ancrage terrestre. Cet ancrage peut apparaitre, dans différents tableaux, par le biais d’une paire de chaussures, d’un chapeau, ou bien encore d’un parapluie, insufflant une tonalité juste à l’ensemble, un équilibre entre les aspirations et les élans de son âme, et l’ancrage terrestre.

Les chaussures sont soit portées soit enlevées ; leur port rappelle la réalité des contingences matérielles, et leur dimension contraignante. Lorsque la jeune fille se déchausse, celle-ci laisse libre cours à son désir de se mouvoir en toute liberté.

Et la bicyclette est l’amie, la complice qui permet la mise en œuvre de cette soif de liberté, puisqu’un(e) ami(e) est celle ou celui qui nous aide à aller là où nous désirons aller. Tantôt elle porte et emporte la jeune fille, tantôt elle semble lui servir de guide, lorsque celle-ci marche à ses côtés, les deux mains reposant sur le guidon.

En effet, le rôle d’un guide n’est-il pas de nous permettre de découvrir d’évoluer dans de nouveaux lieux, de vivre de nouvelles expériences, dans la confiance, sans nécessité de mobiliser notre vigilance le long de nos périples, avec la certitude de ne pas se perdre ?

La jeune fille évolue d’autant plus librement qu’elle le fait non loin d’un monument, toujours à portée de regard pour elle, et qui semble veiller sur elle symbolisant par là-même, la présence et le regard bienveillants de ses parents.
La protection dont ces monuments inscrits au registre patrimonial, bénéficient eux-mêmes, dans le souci de leur conservation au travers du temps, confère une dimension d’immortalité, à ses parents.


A Saint-Cado, c’est la maison, et donc le foyer, qui représente cette bienveillance protectrice.

Au port d’Auray, c’est la statue de Saint-Goustan qui veille.


Dans le tableau où la jeune fille lit un livre, dans une prairie, adossée à un arbre, tout en mangeant une pomme, c’est l’arbre qui représente cette stabilité bienveillante, sur laquelle elle peut s’appuyer, sans crainte.

La jeune fille en jaune, se plait à monter et à descendre des escaliers, que ce Paris, ou à Auray, dans un mouvement alterné pouvant se répéter à soit à l’infini, tel un jeu de marelle faisant aller de la Terre au Ciel. Cette dimension ludique transversale, révèle l’intégrité non altérée de son âme d’enfant coexistant en harmonie, avec un cœur de femme disponible à la rencontre amoureuse, à toutes formes de rencontres avec la Vie, avec sa vie.

Merci à vous, Marie-Laure Souq, de nous permettre de vous rencontrer, par truchement de la fille en jaune, qui nous entraine dans un tourbillon de vie, frais et léger

Geneviève Payen (Auray, 10 novembre 2017)